ATTENTION : ces informations ne sont pas des informations officielles et n'engagent donc pas l'éducation nationale !
Droit
La détention et l'utilisation de souches microbiennes était régie, au niveau de l'Éducation nationale, par la circulaire du 8 aout 1973 parue au BOEN n° 43 du 22-11-1973. Des décrets récents (1994) sont parfois en relative contradiction avec cette circulaire sans que l'on sache vraiment quels sont les textes qui sont applicables.
Cette circulaire de 1973 a pour but de protéger les élèves (et les professeurs) du danger de la manipulation de microorganismes très pathogènes ("pathogènes stricts") ou de microorganismes occasionnellement pathogènes. Il n'est pas possible malheureusement d'éliminer tout risque puisque la sensibilité individuelle n'est pas normalisée.
Elle aurait dû être révisée, en particulier en intégrant les décrets de 1994, car elle ne répond pas aux nouvelles maladies comme le sida, n'inclue pas les évolutions de la nomenclature et ne répond pas aux TP de biotechnologies et de mycologie. Mais vu le "principe de précaution" et autres peurs idiotes, elle risquerait d'être durcie et les tp de microbiologie se faire au tableau. À suivre...
Personnellement, j'estime qu'il ne faut pas exagérer le risque encouru par l'utilisation de microbes pathogènes ou potentiellement pathogènes. Nous avons toutefois une obligation de résultat : pas d'élèves ou de personnel malade à cause de nos microbes.
Il semble donc raisonnable de dire :
- que nos élèves peuvent manipuler tout organisme de classe 2 utile, à la condition expresse que leur niveau de compétence technique soit correct et que le laboratoire dans son ensemble (matériel et personnel) le permette.
- que les souches utilisées doivent être stockées dans de bonnes conditions de sécurité (signalétique, salles fermées à clé…) et de traçabilité (un cahier doit répertorier toutes les souches utilisées avec un maximum d'informations, en particulier de leur provenance).
- qu'il est inutile de détenir des souches pathogènes non nécessaires aux TP et s'interroger sur les possibilités d'utiliser des non pathogènes à la place des pathogènes.
Quelques problèmes subsistent :
- Le cas des Listeria monocytogenes est intéressant : elles ne sont autorisées qu'en démonstration alors qu'elles sont classées en 2 ! Comment éviter leur manipulation aujourd'hui quand on sait que 10 % des produits alimentaires en contiennent !
- Autre cas problématique : on ne peut pas parler des BLSE (bétalactamases à spectre élargi) sans en disposer. Ces souches ne peuvent qu'être hospitalières. Par contre, il faut prévoir, au niveau du stockage, une interdiction formelle d'utilisation par d'autres classes que des BTS 2° année (ABM ou DUT AB). Dire de ne pas les conserver est irréaliste pour ne pas dire plus dangereux (car il faut sinon transporter au dehors une souche pathogène de l'hôpital à l'établissement pour chaque besoin ! Mais peut-on faire comprendre une évidence à un bureaucrate ?) !
- Les dermatophytes ne sont pas prévus dans la circulaire. Enseigner la mycologie sans eux en AB est impensable. Ces champignons sont évidemment strictement pathogènes
- Les formes parasitaires ne peuvent provenir que de produits pathologiques que l'on aura fait formolés mais le formol (méthanal) n'est-il pas cancérigène !
Achat de microorganismes
Il existe des laboratoires chargés de la vente de microorganismes aux industries et aux établissements scolaires (si le laboratoire de l'établissement a le droit de les détenir).
En France c'est essentiellement l'INSTITUT PASTEUR qui peut délivrer des souches sous forme lyophylisée.
(INSTITUT PASTEUR Service de la collections des souches microbiennes 75015 PARIS Téléphone : 01 47 41 79 33). Prix : environ 25€ pour les établissements scolaires (réduction de 50 % à demander pour les souches indiquées dans la liste Pasteur de la circulaire). On nous demande une décharge de responsabilité pour une bactérie "banale" comme Streptococcus pneumoniae.
Toutefois, on peut s'adresser à l'INRA, qui peut délivrer, à des conditions avantageuses, de nombreuses souches, liées aux plantes, pathogènes ou non chez les animaux et les hommes, d'intérêt technologique… Merci à Lydie NOSSEREAU pour l'information.
Souche lyophilisée de Corynebactérie
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Ces souches sont livrées en 2002 dans un emballage de sécurité, sorte de boîte de conserve : |
Il est aussi possible de s'adresser à la DSM en Allemagne. (Deutche Sammlung von Mikroorganismen, Griesbachstrasse 8, D-3400 Göttingen RFA, Téléphone 19 49 551 39 3827). Prix : ??? par souche pour les établissements scolaires. La légalité de leur achat n'est pas évidente...
Il est enfin possible d'acheter des souches en pharmacie... lorsqu'il existe des vaccins ou "médicaments" vivants. C'est le cas actuellement des virus (pour la culture de cellules mais le poliovirus n'est plus disponible en France) et du BCG (Mycobacterium bovis avirulent) mais aussi de produits comme l'Ultralevure, qui risquent d'ailleurs de disparaître vu leur inefficacité thérapeutique et le déficit de la sécurité sociale. Les risques sont extrêmement mineurs dans la manipulation de telles souches ! Que ceux qui disent le contraire réfléchissent deux minutes !
Autres sources
Toute autre source que les deux précédentes risque d'être déclarée plus ou moins illégale... Il y a lieu en particulier d'exclure toute souche hospitalière avec des élèves non compétents et même d'éviter absolument leur utilisation en STL-BGB puisque les programmes ne l'impliquent pas. En BTS, pour lesquelles la règlementation n'est pas claire, la situation est différente mais la règle de la compétence des étudiants demeure.
On trouvera facilement certains microorganismes dans la nature, sachant que rien n'exclut alors un pouvoir pathogène non négligeable :
Escherichia coli et d'autres Entérobactéries | seront facilement trouvées dans les selles normales ou dans des eaux polluées. (milieu : Drigalski, SS, Hektoen et même sur Gélose ordinaire) | |
Enterococcus (Streptocoques fécaux) | seront aussi facilement isolés des selles normales (milieu : BEAA et même sur Gélose ordinaire) ou d'eaux polluées. | |
Staphylococcus et Micrococcus | seront facilement isolées à partir des doigts posés sur la gélose ou de la peau (milieu : Chapman ou Gélose ordinaire) L'isolement de Staphylococcus aureus est très probable. | |
Pseudomonas | sera facilement isolé de la terre des pots de fleurs, de l'eau des vases (milieu : gélose au cétrimide ou Gélose ordinaire) | |
Bacillus |
sera facilement isolé comme contaminant ou à partir de milieux chauffés dans lesquels les spores auront germé (milieu Gélose ordinaire) On peut aussi trouver Bacillus thuringiensis dans un insecticide biologique chez son "grainetier"... (la culture à partir de l'insecticide est toutefois délicate et nécessite souvent un choc thermique pour déclencher la germination) |
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Bacillus cereus IP5832 (=ATCC14893) | est facilement isolé de "l'antidiarrhéique" "Bactisubtil" des Laboratoires Merrel Dow, vendu en pharmacie. Cette forme semble abandonnée en 2002. | |
Lactobacillus | isoler sur milieu MRS un yaourt (la culture de ces bactéries est difficile). On peut aussi utiliser des gélules vaginales à Lactobacillus acidophilus vendues en pharmacie.
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Moisissures (Mucor, Rhizopus, Penicillium, Aspergillus) : | faciles à récupérer sur des aliments envahis par les moisissures ou dans les fromages. Le milieu à utiliser, s'il s'agit d'un mélange, est la gélose Sabouraud au choramphénicol (ou à la gentamycine) mais ces champignons cultivent sur gélose ordinaire. Attention à la température d'incubation | |
Levure : | on peut utiliser les gélules d'Ultralevure® pour en cultiver Saccharomyces cerevisiae dit boulardii, ou la levure du boulanger... (Saccharomyces cerevisiae). Comme les moisissures, il est possible de les isoler du fromage, du cidre... De l'air est isolable Rhodotorula rubra. Cette levure cultivant bien à 4°C sera aussi isolée de milieux de culture gardé au frigo (notamment le LB Gélosé + ampicilline).
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Ce procédé permet d'obtenir toute la gamme des microorganismes usuels intéressants.
Il est aussi possible de demander à un lycée possédant des sections STL-BGB ou des BTS/DUT les souches usuelles. Les collègues devraient accepter sans difficultés tant que les souches restent à priori non pathogènes. Reste le problème de la traçabilité…
Pour conserver les souches : voir Comment conserver les souches microbiennes ?
jean noël joffin revu le 23 mars 2013
complété par Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser. ENS Lyon Lycée Ambérieu
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