Principe de précaution
Le principe de précaution agite le microcosme en permanence ave ceux qui veulent interdire les téléphones portables et ceux qui coupent les OGM (ou PGM…)…
Il est donc intéressant de trouver, dans un article du Monde, une interview d'un philosophe, François EWALD, qui fait une mise au point intéressante (Le Monde du 10-11 janvier 2010) dont j'ai extrait cela :
Dans notre pays, le principe de précaution a d'abord été entendu comme principe de responsabilité de l'État, notamment à l'occasion de l'affaire du sang contaminé. Ce principe a été réfléchi en fonction des responsabilités qu'il pourrait engager. Il est devenu à la fois un épouvantail et un principe de couverture. En faire trop semble vous protéger d'une mise en cause éventuelle. J'ajoute qu'il y a deux manières différentes d'envisager le principe de précaution :
- soit on considère qu'il s'agit d'un processus de délibération qui ne préjuge pas de la décision finale - en situation d'incertitudes, j'analyse tous les paramètres et j'opte pour la solution la plus adaptée ;
- soit j'interprète le principe de précaution en décidant qu'à partir du moment où il y a une incertitude, je suspends toute action, j'omets d'agir : c'est la logique du moratoire.
Sous le label « principe de précaution », on trouve toutes les utilisations.
Quelques exemples d'applications du principe de précaution selon la première option :
- la présence de benzène cancérigène dans l'essence sans plomb ou de particules fines dans la combustion des moteurs diesels (interdit-on toute circulation automobile ?)
- la vente des cigarettes, polluant majeur de l'environnement loin devant les pesticides.
- la vente d'éthanol à boire…
- etc…
Il est donc utile de réfléchir avant d'affirmer n'importe quoi, de réfléchir un peu, et de prendre des décisions réalistes ayant un sens. Interdire la cigarette n'est pas efficace pour en limiter les effets car on ne traite pas la toxicomanie associée. Constatons que l'interdiction des drogues (sauf l'alcool) a des effets limités sur la consommation ! et des effets majeurs dans l'augmentation de la criminalité (mais Al Capone l'avait déjà démontré…). Sans oublier les travailleurs qui seraient mis au chômage…
Merci.
Référence de l'article :
François Ewald : « Le principe de précaution oblige à exagérer la menace »
LE MONDE | 10 janvier 2010 | Propos recueillis par Cécile Prieur | 1265 mots
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