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Orthographes…
Ce texte essaye de montrer la réforme de 1990 dans nos domaines mais les références indiquées en conclusion permettront d'aller beaucoup plus loin et de façon plus claire. Quelques commentaires personnels sont ajoutés pour préciser un certain nombre d'éléments.
Une passion française… La dictée selon Pivot ou bien d'autres.
Mais surtout un marqueur social : il y a ceux qui savent et ceux qui ne savent pas…
Regardons notre langue en face : elle est d'une complexité considérable avec des graphies parfois imbéciles (imbécilles ?). En quoi les rectifier est-il génant (gênant) ? alors que l'on n'écrit plus comme au temps de Molière ou de Balzac ! Dans d'autres langues, on n'hésite moins (majuscules des noms en allemand, shall/will en anglais). On pourrait croire la langue française actuelle comme un texte sacré que l'on ne peut pas toucher… tout en acceptant des mots et expressions anglais sans vergogne… ou des malgré que en place de bien que ou des sur Paris au lieu de à Paris.
Rectifications de 1990
Un certain nombre de rectifications mineures ont été adoptées par l'Académie française en 1990, appliquées depuis longtemps en Belgique et Suisse… (voir Wikipedia) et permettent quelques simplifications de graphies en français. Les éditeurs scolaires doivent l'appliquer depuis la rentrée 2015 ou 2016. Malheureusement, un conservatisme marqué des français ralentit une application d'autant plus nécessaire que le déclin de l'intérêt pour l'orthographe et la grammaire conduit à des catastrophes chez les jeunes… et bien souvent les vieux.
Cette réforme porte notamment sur les accents ^ quasiment supprimés sur le i (ile) et le u (brulure)…
Accent circonflexe
Déjà de mon temps, disons les années 1960, l'oubli d'un accent circonflexe ne valait qu'un quart de faute alors qu'une dictée avec 5 fautes valait un 0 parfois pointé…
L'abandon sur les u et i est devenu la règle, sauf pour sûr, mûr, jeûne, dû… Donc, une ile (île), francilien (francîlien), piqure (piqûre), sureté (sûreté, malgré sûr !)…
Remarquons une belle incohérence pour le mot icones, très important sur les ordinateurs : une icône est une image religieuse… et non un petit dessin sur l'ordinateur (voir le dictionnaire Robert). Pourtant, dans le langage officiel, l'accent est imposé ! De plus écrivons icônographie ou iconographie ? Aucun respect de l'origine…
Accent tréma
Aiguë devient aigüe (le tréma sur une lettre muette posait problème). Autres exemples : cigüe, ambiguë, contigüe, exigüe
Autres accents non conformes
Un exemple significatif : un règlement, la réglementation… La mise en conformité est claire : règlementation.
Conjugaison de verbes "réguliers" du premier groupe
Les verbes du premier groupe sont dits réguliers. Pourtant, pour certains, des exceptions existent, liées au e.
Avant 1990, on écrit j'achète (donc un è non présent dans acheter) et j'épelle (l non présent dans épeler, le doublement de la voyelle équivalent à l'ajout d'un accent grave sur le e…);
La décision prise en 1990, sauf pour jeter et appeler, est de systématiser l'accent grave et donc de supprimer le doublement de voyelle. (j'étiquète) avec conséquence sur les mots dérivés comme étiquète.A VERIFIER
On retrouve cette démarche dans "déchèterie" au lieu de "déchetterie".
Mots étrangers (empruntés)
De nombreux mots étrangers sont, comme dans toutes les langues, intégrés au français. Latin, arabe, espagnol, et bien sûr anglais apportent des mots à notre langue.
Comment les écrire et les prononcer… Pour ce qui est du latin, la prononciation conforme au parler romain antique risque d'être très aléatoire !
La réforme a choisi de les franciser : les noms latins ou d'autres langues sont accentués (sérum/sérums, minimum/minimums, des imprésarios, vadémécums, spéculums…) et les expressions soudées (un apriori mais pas a priori…). Le pluriel est aligné sur la règle en français. Certains mots, comme weekend sont soudés.
Tirets
Les tirets des mots composés posent bien des soucis au pluriel… La soudure devient aussi systématique que possible avec par exemple weekend, microorganisme, tirebouchon, tsétsé, portemonnaie. D'ailleurs qui imaginerait écrire micro-biologie ? Ou zo-ologie. Toutefois, la lecture du JO montre combien le problème est d'une rare complexité…
Quelques exemples : sagefemme, tirebouchon, porteclé, piquenique, vanupied, chauvesouris, terreplein, hautparleur, pingpong, grigri…
Pour les nombres, comme vingt-quatre, on conserve le – qui est permis maintenant dans vingt-et-un…
Pluriels de mots composés
Des incohérences majeures : un cure-ongle et un cure-dents…
La décision est de suivre les règles habituelles du pluriel : un cure-ongle des cure-ongles, et un cure-dent, des cure-dents. Les dictionnaires ne sont pas toujours d'accord… voir Robert contre Larousse ! Des exceptions restent… des prie-Dieu, des trompe-l'œil…
Rectifications pour de nombreux mots
Citons : assoir (asseoir), chariot (chariot), dissout-dissoute (dissous-dissoute), exéma (eczéma), imbécilité (imbécillité), relai (relais), ponch (au lieu de punch…), saccarine (saccharine), ventail (vantail), poulailler (poulaillier)
Pas de commentaire sur mille, pourtant incohérent !
Remarque : Majuscules accentuées (et autres caractères particuliers)
Elles ne sont pas traitées dans la réforme de 1990.
Notons simplement que la règle d'accentuations des majuscules est très ancienne et date des débuts de l'imprimerie, appliquée de longue date par l'Imprimerie nationale. Le dictionnaire Robert l'applique aussi depuis des lustres…
Cette accentuation des majuscules permet au lecteur de prononcer correctement les mots : UN POLICIER TUE est un exemple permettant de faire un éventuel contresens selon E ou É !
N'oublions pas que la graphie d'une langue sert aussi à sa prononciation : quelques noms d'anciens étudiants pour lesquels l'accent est indispensable : LE, DRULE,… (LÉ, DRULE).
Il faut installer un pilote de clavier pour les claviers français sous windows ce qui freine l'usage nécessaire de ces majuscules accentuées. (voir Informatique pour le biotechnicien)
Essayer d'écrire : ÀÉÈÊËÌÏÎÔÖÛÜÇÑãõÃÕßœŒæÆ et aussi €
Un exemple un peu triste… :
Quelques autres remarques
Icône (déjà évoqué ci-dessus) :
(du russe, du grec byzantin eikona« image » → icono-)
- Dans l'Église d'Orient, Peinture religieuse exécutée sur un panneau de bois.Icônes byzantines.
- fig.Personne, personnage qui symbolise (un courant…). Une icône de l'antiracisme.
Icone (d'après l'anglais icon → icône)
- didact.Signe qui ressemble à ce qu'il désigne, à son référent. L'onomatopée est un icone.
- inform.Élément graphique, pictogramme qui représente à l'écran un fichier, un logiciel, une commande, etc. Cliquer sur un icone. recommandation officielle .Une icône.
On voit là une méconnaissance officielle de la langue conduisant à un contresens ! (des contressens ? des contre-sens ?).
Une plaque sur un mur du château de La Roche-Guyon aux confins de la Normandie…
Une orthographe surprenante !
ALÉXANDRE, CHAPÉLLE, VÉRTUS, ACTUÈLLE
Le fixisme actuel, et souvent absurde, trouve là d'autres solutions… pas forcément bonnes, mais qui ont eu cours !!
Bien sûr, on aurait pu aussi écrire ACTUÈLE ou CHAPÈLE. L'accent sur la voyelle précédent le x n'est pas absurde, comme celui devant le r. On peut d'ailleurs le retrouver dans péroxyde souvent écrit ainsi aujourd'hui.
Compte rendu
Un autre problème avec compte rendu… Combien mettent un tiret alors que ce n'est pas un mot composé ! Et que le pluriel est donc comptes rendus !!! En effet, si l'on compte les gouttes avec un compte-goutte, on rend compte avec un compte rendu. Et pourquoi ne pas écrire compterendu ?
Questions
L'Académie française est-elle légitime pour fixer des règles pour le français ?
La règle est que l'usage détermine la graphie… L'académie française n'est donc qu'une des institutions susceptibles de produire des règles. Le principal problème est avant tout que la France n'est pas la seule nation pour laquelle le français est la langue officielle… Pourquoi les institutions suisses, belges, québécoises, d'Afrique francophone, de Haïti,… ne pourraient-elles pas contribuer aux modifications d'usage ? Ne constate-t-on pas l'importance du Québec dans la production de nouveaux mots et l'opposition à l'invasion de l'anglo-américain ?
Le problème de l'usage est qu'il est imposé par l'école, les livres scolaires ou non. Le manque de volonté politique jusqu'à l'année dernière fait que la réforme n'est que peu appliquée… en France alors qu'elle l'est beaucoup plus chez d'autres francophones…
En France même, la prononciation pose souci…
Tous les Français sont loin de prononcer le français de la même façon, malgré la télévision uniformisatrice…
Pourquoi la réforme est-elle aussi limitée ?
De nombreuses rectifications beaucoup plus profondes seraient nécessaires pour rendre la langue plus facile à apprendre pour tous et réduire la fracture sociale induite. Citons :
- La suppression systématique de l'accent circonflexe (hopital…)
- La suppression du h quand il est neutre (opital comme dans ospedale en italien)
- La soudure systématique des mots composés. Dans les cas problématiques, comme extra-utérine, pourquoi ne pas utiliser l'accent tréma (extraütérine…) dont c’est la fonction
- La suppression des doubles consonnes (charète) et le remplacement par un accent grave sur le e (une charète) comme dans déchèterie (souvent écrit déchetterie)
- La suppression du ph ou du th (farmacie, téatre…)
Ce n'est évidemment pas d'actualité et l'anglais risque de nous avoir envahi avant que des mesures sérieuses soient envisagées pour assurer au français une place importante dans le monde, place qu'elle est en train de perdre.
Conclusion
Le choix de l'application de la réforme limitée de 1990 peut être discuté. Il n'empêche qu'à l'heure où "tout se perd", cette volonté de conserver une orthographe qui, de toutes façons évolue et a évolué, en français comme dans d'autres langues (voir les préférences de Word…) ne me semble pas sérieux. Il est sain d'éliminer des imbécilités conservées sous des prétextes absurdes comme l'étymologie (essayer de comprendre pourquoi chariot et charrette !) ou l'origine (bien des mots sont d'origine inconnue ou proviennent de langues peu formalisées comme le "bas latin"), ne me semble pas raisonnable.
Notons que cette réforme édictée par l'académie n'est pas la première du genre.
En tous cas, il faut s'interroger sur le nombre de documents pleins de fautes d'orthographe aujourd'hui, y compris dans de sérieux journaux, s'interroger aussi sur le temps passé à savoir comment on écrit tel mot ou comment on accorde, même pour des habitués de l'écriture. Si nos jeunes (et moins jeunes) deviennent dysorthographiques, des causes existent : on peut toujours citer le langage SMS mais mieux vaut s'interroger sur le moindre temps consacré à l'enseignement du français, l'évidence de l'absurde de règles dont l'intérêt n'est pas démontrable, du peu de temps consacré à la lecture, principal moyen d'acquérir un minimum d'orthographe…
On peut aussi se demander si la nomenklatura n'a pas un intérêt dans le maintien d'une soi-disante pureté de la langue…
Et pour les visiteurs de l'Afrique, une occasion de faire du racisme face à l'orthographe, forcément déficiente vu la durée des enseignements, quand on lit un texte écrit par un Africain…
PS : il est probable (mais cela vaut la peine d'être vérifié) que la réforme de 1990 s'applique sans problème en Suisse ou en Belgique.
Vérification de l'orthographe dans Word
Remarquer que d'autres langues réforment !
Pour la débilité lire, pour savoir si l'on dit le journal a paru ou est paru, http://correspo.ccdmd.qc.ca/index.php/document/reformes-et-continuites/il-a-paru-ou-il-est-paru/
Références
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